L’Echinopsis pachanoi, aussi appelé Trichocereus pachanoi et surnommé cactus San Pedro (et Torche du Pérou pour l’une des sous-espèces), est une espèce du genre Echinopsis. Celui-ci englobe désormais le genre Trichocereus, c’est pourquoi on trouve encore très souvent le nom de Trichocereus pachanoi pour désigner le cactus San Pedro.
Le nom Trichocereus vient du grec « tricos » (cheveux, poils, en référence aux soies sur les aréoles et le tube floral) et du latin « cereus » (cierge), et pachanoi, en l’honneur du directeur de la Quinta Normal d’Ambato (école d’agriculture), Abelardo Pachano.
Le surnom de cactus San Pedro est quant à lui assez mystérieux et peut avoir différentes origines si on se réfère à la répartition géographique de cette espèce (Bolivie, Chili, Equateur, Pérou et plus globalement, cordillère des Andes), puisque plusieurs villes s’appellent San Pedro dans ces zones géographiques.
Sommaire
Description et sous-espèces
Le cactus San Pedro est un cactus colonnaire et pruiné lorsqu’il est jeune, puis ramifié et bleu à vert lorsqu’il est plus âgé. Sa croissance est rapide, que ce soit en culture et dans son milieu naturel : il peut atteindre plusieurs mètres de hauteur. Il s’agit d’un cactus robuste, c’est pourquoi il est souvent utilisé comme porte-greffe dans le cadre de greffes de cactus.
L’Echinopsis pachanoi possède entre 4 à 10 côtes et des aréoles sont espacées de 2 centimètres de manière très régulière. Celles-ci portent des groupes de 1 à 4 épines, de couleur jaune à marron.
Il existe 3 sous-espèces officiellement reconnues et ayant quelques spécificités. Dans les faits, ces sous-espèces sont assez difficilement distinguables car il existe beaucoup d’hybridations.
- Echinopsis pachanoi ssp. pachanoi : la plus connue d’entre elles, avec 6 à 8 côtes, des aréoles qui ont des sillons transversaux et des épines courtes voire absentes.
- Echinopsis pachanoi ssp. peruvianus : parfois tout simplement appelé Echinopsis peruvianus ou Echinopsis peruviana et surnommé Torche du Pérou (origine géographique). Il possède 6 à 8 côtes, des aréoles qui ont des sillons transversaux et des épines plus longues et plus robustes que sa consœur la sous-espèce pachanoi.
- Echinopsis pachanoi ssp. puquiensis : cette sous-espèce possède 8 à 10 côtes et n’a pas de sillon transversal au-dessus des aréoles. Elle possède des épines longues dont une centrale plus longue que les autres.
Aussi, la forme cristée de l’Echinopsis pachanoi est assez courante en culture.
Les fleurs de l’Echinopsis pachanoi sont blanches, elles apparaissent près de l’apex la nuit en été (chez les sujets suffisamment âgés – 10 ans – et étant cultivés dans les bonnes conditions). Elles sont en forme d’entonnoir et mesurent jusqu’à 25 centimètres de long pour 20 centimètres de diamètre. Ses fruits, comestibles, sont oblongs, vert foncé et mesurent 5 à 6 centimètres de long.
Culture et entretien
Comme nous l’avons vu, l’Echinopsis pachanoi (cactus San Pedro ou torche du Pérou) est un excellent porte-greffe car il est considéré comme étant robuste et résistant. De ce fait, il demande des conditions de culture et d’entretien classiques pour un cactus :
- Un substrat standard (3 tiers : terre de jardin, terreau et sable grossier) et bien drainé ;
- Une bonne luminosité (il accepte le plein soleil, après adaptation pour les jeunes plants et ceux que vous venez d’acheter, pour éviter les brulures) ;
- Un arrosage classique (régulier au printemps, plus fréquemment en été, peu à l’automne et aucun en hiver – en savoir plus sur l’arrosage des cactus).
Il s’agit d’un cactus semi-rustique, puisqu’il peut résister à des températures autour de -5°C s’il est maintenu au sec.
En hiver, si vous êtes dans un région avec des températures rarement négatives et pas trop humide, vous pouvez le laisser dehors en le protégeant : mettez-le dans un endroit abrité des intempéries et des précipitations (muret, voile d’hivernage, etc.). Dans les régions les plus clémentes (autour de la Méditerranée), vous pouvez même le cultiver en pleine terre, avec un sol très drainé, dans un endroit un minimum abrité des précipitations. Dans les autres régions, l’idéal est de le mettre en serre ou en intérieur (non chauffé de préférence, surtout si vous souhaitez avoir des fleurs sur votre cactus).
Multiplication
Le cactus San Pedro (torche du Pérou et autres sous-espèces) peut être multiplié par semis ou par bouturage de tige, qui se fait très facilement de manière classique ou couché sur le sol, comme les Opuntia : au lieu de mettre votre bouture verticalement après l’avoir laissée séchée, placez-la horizontalement sur le sol, des racines devraient apparaitre le long de la bouture et plusieurs pousses pourraient apparaître !
Usages ancestraux et effets hallucinogènes du San Pedro
Les premières traces de l’Echinopsis pachanoi remontent à plus de 1000 ans avant J.C., puisqu’il possible de le voir entre les mains de dieux et prêtres sur certaines stèles (monuments monolithes) du site archéologique de Chavín de Huántar (dans les Andes du Pérou). A cette époque, l’Echinopsis pachanoi était utilisé dans le cadre de rites et cérémonies mystiques, notamment pour communiquer avec les esprits.
En effet, il s’agit d’un cactus qui contient de la mescaline, une substance psychotrope qui provoque des effets hallucinogènes (un peu comme le Lophophora, cactus hallucinogène). Il pouvait être bu, fumé ou inhalé.
Au Pérou, ce cactus est encore très largement utilisé en médecine traditionnelle, notamment lors de séances de guérison par des curanderos (guérisseurs). Il est utilisé en décoction lors de rituels chamaniques et servirait à atteindre le subconscient des malades pour les aider à guérir. En savoir plus sur l’utilisation du cactus San Pedro par les chamans péruviens.
Réglementation française de l’Echinopsis pachanoi
La réglementation française sur la détention des cactus San Pedro est un peu plus floue que pour les cactus Lophophora. Si ces derniers ne peuvent pas être cultivés en tant que plantes, les Echinopsis pachanoi ne semblent pas être traités de la même manière :
Ces cactus sont susceptibles de contenir de la mescaline qui est une substance classée, en France, dans la liste des stupéfiants depuis 1990.
Si la poudre ou les morceaux de ces cactus vendus comme encens d’intérieur, contiennent de la mescaline, alors leur détention ou leur usage est un délit passible jusqu’à 1 an d’emprisonnement et/ou 3750 euros d’amende.
En ce qui concerne le cactus vivant, sachez que la production et/ou la fabrication illicite de stupéfiants – comme la mescaline – peuvent être considérées comme un crime passible de 20 ans de prison et 7 500 000 euros d’amende.
Source : drogues-info-service.fr
Si aucune mescaline n’est extraite et aucun stupéfiant n’est fabriqué grâce à ce cactus, sa culture semble autorisée.