Les cochenilles ont la réputation d’être difficiles à éliminer et de se reproduire rapidement, occasionnant alors d’importants dégâts pour leur hôte. C’est pour cela qu’on a souvent l’habitude de les qualifier de parasites, en plus, elles s’attaquent à de nombreux végétaux, en intérieur comme en extérieur, et c’est notamment l’une des principales maladies chez les cactus !
Néanmoins, il faut savoir que cet insecte est utilisé dans de nombreux domaines, notamment dans l’alimentaire (spoiler : les fraises Tadaga), la cosmétique et l’industrie pharmaceutique… entre autres !
Sommaire
Deux grandes familles de cochenilles
Il existe des milliers de variétés de cochenilles, 7 000 environ ont été répertoriées par les scientifiques. Toutes ont leurs caractéristiques propres et leurs plantes hôtes favorites. Deux d’entre elles bénéficient plus particulièrement d’une certaine renommée.
- Les cochenilles farineuses (Pseudococcidae) : elles sont faciles à reconnaître grâce à la substance cireuse blanche qui les recouvre habituellement ;
- Les cochenilles à carapace (Dactylopius coccus) : avec leurs carapaces rigides, elles sont difficiles à détecter et à éliminer.
Des parasites pour les végétaux
La réputation des cochenilles n’est pas usurpée, puisque ces insectes ont la capacité de s’attaquer et d’infester de nombreuses plantes.
- Les cactus et autres plantes succulentes sont particulièrement sensibles aux cochenilles farineuses et à carapace ;
- les arbres fruitiers et des vignes peuvent être réduites à néant à cause des cochenilles ;
- les plantes ornementales d’extérieur comme les rosiers y sont aussi très sensibles ;
- les plantes d’intérieur sont aussi la cible de ces insectes, qui ont une attirance naturelle pour le ficus, le palmier ou encore les orchidées pour ne citer qu’elles.
Pour limiter leurs effets néfastes, il est nécessaire de les détecter au plus vite car une fois sur la plante, ces insectes se multiplient de manière fulgurante et tout l’année !
Leur utilisation dans différents domaines
Il serait particulièrement réducteur de seulement considérer les cochenilles comme des insectes nuisibles ou des parasites. Elles jouent en effet un grand rôle dans de nombreux autres domaines. Voici les exemples les plus importants.
La production de colorant
La femelle de l’espèce Dactylopius coccus, une fois récoltée, séchée et transformée, est utilisée pour fabriquer de l’acide carminique. Cet élément est le principal composant du colorant carmin, un rouge éclatant (code E120, référence Natural Red 4 dans le Colour Index). Ce dernier colore notamment :
- Des produits alimentaires comme les bonbons (les fraises Tagada – du coup, vous voyez maintenant le lien avec la photo d’illustration de l’article, les Chamallows de Haribo, les Smarties rouges il y a quelques années), boissons (Orangina rouge), yaourts et tous les autres produits affichant une couleur rouge vif (les merguez et charcuteries sont d’autres exemples) ;
- Des cosmétiques, principalement les produits de maquillage tels que le rouge à lèvres ou le fard à joues ;
- Des médicaments, et c’est un des rares colorants naturels d’origine animale qui est autorisé ;
- Des textiles, puisqu’elle sert à teindre des tissus comme la laine et la soie ;
- Des parfums ;
- Des peintures.
Un désherbant efficace
Dans certaines régions du monde, les cactus Opuntia ne cessent de proliférer, envahissant et déstabilisant l’environnement local. Dans ces parties du monde (en Amérique latine mais aussi, plus surprenant, dans certains pays d’Europe comme en Suisse par exemple), ces cactus raquettes, très résistants aux températures extrêmes, sont alors considérés comme des nuisibles puisqu’ils poussent au détriment des autres espèces.
De ce fait, dans certains cas d’invasions très avancées, les désherbants ne semblent plus suffire à limiter leur développement rapide et massif. C’est dans ce contexte que les cochenilles sont parfois utilisées, en particulier l’espèce Dactylopius opuntiae. Une méthode naturelle et efficace pour se débarrasser des Opuntias !
Médecine
Historiquement, l’extrait de cochenille (carmin) pouvait être utilisé dans le cadre de certaines pratiques de la médecine traditionnelle grâce à ses propriétés antiseptiques et astringentes. Dans la médecine contemporaine, son utilisation est plus limitée, on en trouve dans certains médicaments, comme cela a déjà été évoqué, et on s’en sert en microbiologie et en histologie pour améliorer la visibilité de certaines structures au microscope.
Où les cochenilles sont-elles élevées ?
Pour que les insectes se développent, il est indispensable d’avoir un climat chaud et humide, mais également des cactus pour les alimenter. C’est pourquoi la grande majorité des élevages se trouvent en Amérique latine. Le Mexique et le Pérou sont les deux pays qui dominent la production mondiale.
Les éleveurs ont le choix entre deux méthodes d’élevage :
- traditionnelle : les insectes envahissent le cactus par leurs propres moyens puis ils sont récoltés manuellement un peu plus tard ;
- moderne : des paniers contenant les insectes sont placés à proximité des plantes pour faciliter, accélérer et contrôler la contamination.
Une fois adulte, la cochenille se fixera sur son hôte pour ne plus en bouger. Elle sucera toute la sève, produisant ensuite une substance farineuse qui sera récoltée.